Les grands graveursLes Tiolier

Hôtel des monnaies et auberge espagnole ?

Étonnant, de nos jours, de penser que la monnaie était non seulement une institution d’État mais aussi un lieu de vie, au sens premier du terme.

En effet, la plupart des commis de l’Etat affectés aux monnaies logeaient, depuis l’Ancien Régime, à l’hôtel des Monnaies. On peut citer, par exemple, Condorcet qui fut, en dehors de ses talents d’écrivain, inspecteur général des Monnaies jusqu’en 1790. Mais le corps de logis de cette honorable bâtisse n’accueillit pas que des gens affectés aux monnaies, et c’est là que ça devient amusant !

Sous la Révolution, lors de la réorganisation administrative des Monnaies, on s’aperçut qu’un nombre important de personnes, qui n’avaient strictement aucun lien professionnel avec les monnaies en question, occupaient illégalement des logements, de surcroît sous-loués ! Les procès-verbaux de séances de l’administration des Monnaies mentionnent des artistes peintres, des poètes, des écrivains et même… des militaires. Et pas des moindres ! Voyez plutôt : si l’on croit Girault de Saint Fargeau dans son Dictionnaire des communes de France (vol. 3) p. 275 : « C’est à l’angle gauche de la Monnaie, au troisième étage, que demeurait Bonaparte toutes les fois qu’il avait une permission de découcher de l’Ecole Militaire pour aller chez M. de Permon, père de la duchesse d’Abrantès ». !

Sacré Napoléon ! 😉

Un grand merci à M.Dov Zérah, directeur de la Monnaie de Paris et à MM.Darnis et Indrigo, sans l’aimable collaboration desquels ce dossier n’aurait jamais pu être réalisé

Cristina Rodríguez

Article précédemment publié dans Numismatique et Change N°378 Janvier 2007

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